Vuitton, Basquiat et les milliardaires


Les avions sont affrétés de toutes parts. Des lourdes caisses à transporter s'accumulent. Le ballet est impressionnant. Aussi impressionnant que la somme d'argent placée dans les objets à transporter. L'exposition Basquiat se prépare chez Vuitton.

Les milliardaires, propriétaires des tableaux de Basquiat se rachètent. Voila qu'ils propulsent un jeune homme de couleur, marginal, dépendant de la drogue, sans éducation ni formation artistique, de surcroît décédé. C'est louable. Il faut néanmoins reconnaître que l'argent circule entre eux et qu'il est plus commode et plus rentable que d'investir dans l'éducation par exemple.

Le public, sous l’œil bienveillant de la presse qui ne tarit pas d'éloges, se reconnaîtra dans cette médiocrité artistique qui affranchit de tout effort, apprentissage, discernement. Rassurant Basquiat, il nous confirme que nous sommes tous des génies nés.

L’équilibre est rétabli. La paix règne. Des pauvres milliardaires d'un côté, nous des génies libres de l'autre.

L'exposition de Basquiat est doublée de celle de Schiele, comme pour rappeler que la laideur seule est un art.

Luxe, grandeur et laideur !

                                                                                                                        Ksenia, Milicevic